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decrescendo (locke)

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CAP DIAMANT
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MessageSujet: decrescendo (locke)   decrescendo (locke) EmptyVen 21 Avr - 16:00

Il y’a déjà un petit bout de lui dans le manoir Wicke. Accroché à l'un des piques du portail vole au vent un morceau de sa veste. Une sorte d'étendard à la conquête de sa bien aimée ou si on est plus pragmatique, un élément de traque idéal pour les chiens.
Le château de la princesse était facile à trouver, le plus difficile c’est d’y rester. Dès qu’un gardien s’approche, un mur d’illusion le dissimule. Il se fond parfaitement au décor ce qui est ironique quand on sait que c'est plus le genre de type payé à le bâtir plutôt qu'à en faire partie.
Son aventure l’amène au milieu d’une cour circulaire où trône une élégante fontaine assez large pour s’y baigner. La demeure épouse la forme de cette place où il l’imagine bien se promener ou bien s’assoir sur la margelle, les doigts dans l’eau. Un sourire rêveur traîne sur ses lèvres comme s’il pensait tout haut. L’objet de ses songes est quelque part par-là, s’il se fie à ses derniers posts sur momento sa chambre devrait être à l’aile est. Ce qui le rassure c’est les lumières à l’étage, il n’aura même pas besoin de la tirer du sommeil ! Sa silhouette passe devant la fenêtre, il en profite pour faire sonner son téléphone mais elle ne décroche pas.
Elle était sérieuse quand elle lui parlait de distance ?
En tout cas, ça en a tout l’air. Misty ne bouge plus, elle ne vérifie même pas son écran. Est-ce qu’elle l’a bloqué ? Elle a fait ça ? Vraiment ?
« Misty ! » Elle ne l’entend pas. « Pssst MISTY ! » Toujours rien.
Il tourne sur lui-même et tombe nez à nez avec une très mauvaise idée. Elle ne pèse pas bien lourd dans sa main mais le poids de ses conséquences en revanche lui n’est pas à négliger. Il devrait prendre la mesure des dégâts potentiels, oui, il devrait.
La pierre ricoche sur le mur, sa seconde tentative rebondit sur la baie vitrée mais elle n’attire toujours pas son attention. Il récolte d’autres missiles, entre-temps on a ouvert la fenêtre pour aérer la pièce ce qu’il ne remarque pas. C’est donc dans cette large ouverture qu’il balance son SOS dans le dos d’une gouvernante. Son erreur de trajectoire se vocalise en hurlement strident, suivi d’un « QUI VA LÀ ?! » Il se cache sous le balcon, les lampes étirent sur les pavés une ombre vindicative armée d’un plumeau. « Fermez les fenêtres miss Wicke, je vais aller chercher la sécurité. » La menace de se faire prendre devrait le faire rebrousser chemin, attendre demain pour l’affronter elle et toutes les barrières qu’elle croit devoir placer entre eux comme s’il n’avait jamais appris à les enjamber, contourner, pousser.
Une barrière c’est que dalle, suffit de prendre un peu d’élan et d’avoir des couilles.
« MISTY ! » À l’étage l’agitation s’est tassée, il croit avoir entendu une porte claqué. Elles sont sorties chercher quelqu’un pour le lâcher à sa poursuite ? « MISTY ?! » Une forte brise soulève les rideaux, sa magie fait frémir les feuilles des arbres comme si elles étaient toutes saisies d’un frisson. Elle exige de savoir qui ose jouer les intrus chez elle, une branche craque et tombe dans l’eau de la fontaine comme un avertissement à ce qu’elle serait capable de faire. Locke toujours hors de vue a son courant d’air qui lui chatouille le buste. Un vivifiant coup de frais qui n'appartient qu'à elle et qui lui décoche un sourire à en coucher la lune.
« Qui je suis ? » Il joue, comme s’ils avaient le temps pour ça. Comme si personne n’allait venir l’arrêter dans la minute, lâcher les chiens, le bannir ad vita eternam. « C'était bien, très bien même. » À défaut de lui révéler son identité, il lui glisse un souvenir. C'est ce qu'elle lui a dit au mot près, toute essoufflée, en lissant la jupe de sa robe froissée par leurs frictions sauvages. Elle avait ajouté que même si ça avait été agréable, ça serait la dernière fois. Elle a presque tenu parole car elle n'a jamais vraiment mis fin à ce qu'ils ont commencé. Ils sont trois points de suspension qui parfois s'ouvrent entre deux parenthèses.

(( Lorsqu'il cherche ses mains qu'elle croise dans son dos à son attention et qu'ils se tiennent par les doigts à l'abri des regards. — Quand elle répond en bouquet de sourires aux petits mots qu'il cache sous le pied de ses coupes de champagne ou qu'il coince dans le col de ses robes entre l'étiquette et sa peau l'indice d'un rendez-vous qu'elle doit élucider avant minuit. — Quand ils sont deux et que la présence des autres s'annule. — Quand il la repère avant qu'elle ne le fasse, parce qu'elle le cherche, qu'elle ressent tout comme lui le besoin chronique de le savoir près d'elle. ))

Sa magnifique tempête lui jette des paroles à la tête comme elle balancerait ses affaires après une dispute. Mais il est prêt à sortir du fourreau tous ses arguments passionnés pour se faire entendre. Leur saynète est interrompue par des bruits de pas précipités, c'est là qu'elle lui demande dans une précipitation affolée de monter la rejoindre.
Il s’aide du support au mur où pousse le lierre pour grimper jusqu’à elle. Un sourire extatique, celui de leurs retrouvailles, clame son bonheur de la revoir enfin.
Oublié l’agitation qu’il a provoquée, oublié tous les risques qu’il a encourus et qu’il va de nouveau encourir en restant sur ce balcon à l’admirer comme si elle était faite d’étoiles et l’univers tout autour réduit à une vaste nuit qui n’existe que pour lui permettre de briller. L’arsénique vorace qui lui ronge l’âme commence à dissoudre l’allégresse amoureuse, elle puise, induit un manque sur lequel il louche comme s’il était déjà sous l’effet d’elle. C’est le pouls en vrac qu’il plonge sur sa dose mais il échoue contre sa mâchoire. Elle s’est dérobée à lui au dernier moment, le pousse dans sa chambre et les y enferme avec en arrière-fond sonore un bruit de tonnerre. « Je pouvais pas attendre de te voir, tu dois m’expliquer. Pourquoi tu te fiances ? Tu aimes ce type ? » Les célestiens et leurs unions stratégiques c’est hors de sa capacité de compréhension. À Zaun le mariage est rarissime, ils n’ont pas l’argent pour une cérémonie ni la préoccupation d’en prévoir une. Pour quoi faire ? Ils n’ont pas de nom ou d’héritage qui vaut la peine d’être légué.
« Je pensais que tu m’aimais bien, moi je t’aime bien. »
Je t’aime même beaucoup, trop ?
Il sait pas exactement mais ce dont il est certain c’est que quand elle est pas là il a envie de rien. Il l’a dans la tête comme une chanson qui rend fou. Misty, Misty, Misty.Une jolie ritournelle dont il est impossible de se lasser. C'est son adrénaline instantanée, en tombant l'un sur l'autre ils ont foutu en l'air les aiguilles du temps, vivant tout en accéléré.
Ça doit être ça l’amour.
En tout cas y’a rien de plus proche qu’il ait jamais ressenti auparavant pour quelqu’un d’autre. Il savait même pas que ça pouvait exister, peut-être même que y’a qu’eux qui savent explorer ces émotions. C’est le coup de foudre, la passion et l’amour comme dans les poèmes — Même s’il en a pas lu beaucoup, il est quasi sûr que ça parle de ce qu’ils vivent.
Elle peut pas ignorer tout ça, eux, pour une putain d’alliance.
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CAP DIAMANT
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MessageSujet: Re: decrescendo (locke)   decrescendo (locke) EmptyVen 21 Avr - 16:00

— Il m'a trompé Nanny! s'offusque-t-elle sur un accent tremblant et ce n'est pas sa voix seule qui flagelle sur ses fondations, la chambre à coucher prend des airs de forêt tropicale, au plafond les peintures se dévoilent, son ciel étoilé aux mille constellations comme autant d'astres chantant à sa porte se pare des couleurs de l'automne - - la brume fond sur les colonnes ioniques, l'air se charge d'un tonnerre sur le point d' e x p l o s e r en osmose avec son humeur orageuse. — Pourquoi tout le monde agit comme si c'était lui la victime? C'est moi qui ai souffert, c'est moi qui ai été humiliée! les gestes sont grands [ [ t r o p ] ] comme des airs de tragédie sur une scène imaginaire, effondrée devant sa coiffeuse des presque sanglots fardent ses paupières. Sa gouvernante la console à demi, peignant sa chevelure pour la préparer au coucher, une tâche retardée depuis une longue demi-heure par ses discours p l a i n t i f s. — Mademoiselle Misty, personne ne remet cela en question, je suis sûre que Madame votre mère veut votre bien, elle cherche simplement le meilleur match pour vous. — Romance Ward? Le meilleur match pour moi? Certainement pas. En plus d'être un incorrigible coureur de jupons il se traîne des addictions parfaitement avilissantes! Il est hypocrite, imbu de lui-même, tu sais que granny dit de son grand-père que c'est un odieux personnage? J'ai beaucoup de respect pour Constantin Ward mais quand je vois son petit-fils je commence à penser qu'elle a vu juste. Je ne veux en aucun cas être de nouveau associé à lui, rien que parler de lui m’écœure! exagère-t-elle d'une moue grimaçante.



[ [ m e n s o n g e ] ]
dualité d'un cœur qui maudit d'avoir trop aimé
d'aimer e n c o r e sans se l'avouer




— Oh Nanny que vais-je faire? Si-si on me force à l'épouser je cr-crois que j'en mourrais! toujours p l u s et cette fois les épaules secouées de véritables larmes, guère des lamentations de tristesse comme elle a pu par le passé en verser pour son cœur brisé, mais de frustration - - celle de ne pas être écoutée, celle d'être brimée lorsqu'un non si peu souvent entendu est imposé à elle en règle absolue. — Mademoiselle, ne vous mettez pas dans de tels états, vous savez comme ça me brise le cœur de vous voir si malheureuse, essuyez-moi donc ces larmes hmm, vous gâchez votre beau visage. — O-oui... Tu-tu as rai-raison... Le timbre tressaute, entre deux reniflements le menton se redresse, le miroir l'expose à un faciès déformé qu'elle s'empresse a u s s i t ô t de corriger. Nanny Maggie la connait assez bien pour savoir précisément quel levier actionner ; le plus sûr moyen de calmer ses crises de colère ou de chagrin est de faire appel à sa v a n i t é. — Voilà qui est bien mieux, faîtes-moi un beau sourir-AAah! Un projectile rocailleux percute l'épaule droite de la pauvre petite dame qui vacille presque sur ses talons avant de se tourner vivement vers le balcon l'air de vouloir en découdre: sourcils froncés, main sur une hanche, une autre tenant un plumeau avec la fermeté d'une épée. — Nanny? Nanny qu'as-tu vu? questionne-t-elle en se levant de sa chaise, mais la gouvernante se précipite dehors en la pressant de se barricader.




mais le vent porte sa voix jusqu'à elle
quel est donc ce f u n e s t e appel?




Elle ne la reconnait pas, son nom murmuré d'une drôle de façon, un rythme amoureux non courtois, dont l'urgence semble faire danser chaque syllabe. Alors elle le force à s'annoncer, les doigts s'avancent vers la fenêtre mais c'est pour mieux commander à la nuit de se d é c h a i n e r — faire sortir l'intrus de sa cachette en soufflant ses tempêtes. Le voilà qui se rit d'elle, quelle erreur! Terreur au cœur, quand il évoque leur honte passée, qu'elle se fustige de ne pas amèrement regretter, elle prétend, fait semblant, mais lorsqu'elle y repense le sang monte dans ses joues comme entre ses cuisses. — Veux-tu te taire! Elle surgit au bord de la balustrade, le corps penché vers lui flottant dans sa chemise de nuit, les cheveux voltent autour de son visage quand la brise qu'elle lui destinait lui revient v i o l e m m e n t accompagnant ses battements. Ça tambourine, c'est bruyant! Elle s'affole de le savoir ici, pour elle, alors même qu'elle lui a demandé de se tenir loin.

Elle ne sait, si elle doit s'en outrer, s'en réjouir, elle n'a pas le temps de s'interroger, les bruits de pas du gardien faisant sa ronde interrompent ses réflexions intérieures. — Ne reste pas là! le prévient-elle effarée, il serait t o t a l e m e n t inconvenant qu'on le trouve sous ses fenêtres! Contre toute attente il ne s’éclipse qu'un instant seulement, disparaissant sous son balcon pour mieux y grimper, d'une pierre à l'autre comme un chat en cavale il se balance, une ombre sous la lune il s'élance — un dernier saut s a u v a g e et il se hisse jusqu'à elle avec une aisance étrangère. Peut-être s'y attarderait-elle si elle n'était pas si préoccupée par tout le reste ; panique de le sentir si près (de le vouloir d'avantage) l'a-t-on vu s'introduire ici?

Elle se dérobe difficilement au baiser qu'il cherche à lui voler, referment les portes derrière lui d'un claquement de vent. — Mais tu es fou! et cette f o l l e ironie d'ignorer à quel point la déraison colporte sa mélodie dans ses veines infectées. — Tu ne peux pas être là. Tu ne te rends pas compte, si on te trouve ici o- — Mademoiselle Wicke, tout va bien? J'ai cru entendre crier. C'est la voix du gardien qui résonne en contre-bas, pointe sa lanterne d'arcane vers les vitres tout juste fermées, les yeux s'écarquillent, la paume se p l a q u e ses les lèvres du jeune-homme pour empêcher tout son malencontreux de les franchir tandis qu'elle rouvre une fenêtre et y penche la tête pour montrer patte blanche. — Oui très bien Lucien! J'ai glissé et je me suis cognée à ma commode c'est tout. — D'accord, bonne nuit Mademoiselle. — Bonne nuit Lucien.

A peine les rideaux tirés elle grogne, les lèvres pincées, les pupilles s'agitent de noires pensées ((VA-T-EN)) c'est ce qu'elle avait cru lui faire comprendre ((ON NE PEUT PLUS SE VOIR)) et pourtant il est là, à questionner, à s'agiter, et pendant qu'il parle, et pendant qu'il marche derrière elle quand elle s'éloigne elle ne pense qu'à embrasser son étreinte, se glisser entre ses bras, épouser la courbure de sa bouche et y fondre la sienne. Attraction m a g i q u e dont elle n'a pas la moindre connaissance. Le simulacre de colère qui embrase l'être pour mieux combattre la flamme du désir crépitant à ses oreilles ((RESTE)) - - serre-moi, allonge-toi près de moi, conte-moi comment ta respiration se coupe quand je ne suis pas avec toi.

La tête secouée de gauche à droite, mimant ses propres résolutions, elle se doit de revenir à la raison. Qu'est-ce qu'il lui prend? Elle n'a que trop conscience de leurs corps si proches l'un de l'autre, de sa présence dans cette chambre, elle ne peut empêcher son regard de dévier vers son lit qui semble l' a p p e l e r comme pour l'inviter à l'y pousser. Elle se retient d'y céder, un coup de tonnerre zèbre l'atmosphère, rongée d'avoir déjà commis la faute, convaincue qu'on ne l'y reprendra plus.

— Non! Elle proteste mais son expression a tout d'empruntée, elle ne parvient même pas à formuler une phrase entière [ [ non. je ne l'aime pas. ] ] elle n'a jamais su mentir avec aisance. Pas plus aujourd'hui que demain. Elle aimerait l'en persuader pour y croire elle-même. Elle ne l'aime plus, c'est terminé, classé, elle a dépassé tout cela depuis longtemps, elle en est sortie grandi. C'est certain. — Tu sais bien comment ça fonctionne, elle se fourvoie — c'est un choix très avisé. C'est ce qu'on n'arrête pas de lui répéter depuis qu'on le lui a annoncé, un choix de raison, une union prudente. Stratégique. En somme, tout ce qu'elle n'est pas.

— Tu ne me connais même pas! Pourtant il juge assez l'aimer pour s'opposer, assez pour venir le clamer sous son balcon, entamer des protestations, un acte intrépide qu'on se hâterait de juger, un brin ridicule peut-être, inconsidéré sûrement, un acte romanesque dont elle salue les prouesses sans y percevoir tous les signaux r o u g e s. — Tu dois t'en aller. Elle se veut ferme, cherche à éviter d'être à nouveau prise aux filets d'une séduction qui ne peut désormais qu'être perdition, mais elle meurt d'envie de lui prier de la faire p r i s o n n i è r e de cette même séduction, qu'il l'embrasse avec passion. — Et je t'en prie, ne parle à personne de ce qu'il s'est passé entre nous. À personne. Tu comprends? Si ça venait à se savoir-... on ne te croirait pas de toute façon- mais si par malheur on le croyait? Elle ne donne pas cher de sa réputation... Quelle horreur! — Comme c'est injuste! Romance lui peut voguer de fille en fille personne n'irait intenter à son nom et moi je n'aurais pas droit à une toute petite, vraiment minuscule, incartade? On ne sait plus, si elle réfléchit tout haut ou si elle s'adresse encore à lui, elle fulmine, faisant les cent pas devant son lit.
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MessageSujet: Re: decrescendo (locke)   decrescendo (locke) EmptyVen 21 Avr - 16:01

« Mais tu es fou ! — Fou de toi. » Clame-t-il comme s’ils étaient en train de jouer à l’âme soeur.
Tu commences une phrase et je la termine pour toi.
Mais ils ne jouent pas, c’est réel ce qui se passe là. Cette attraction qui lui donne la fièvre, allume le feu de joie dans ses yeux.
Sa main emprisonne sa voix pour camoufler sa présence mais elle ne peut pas cadenasser ses baisers. Un baisemain inversé lui chatouille la paume. Contrariée, elle verrouille à double tour une éventuelle récidive d’affection, creusant une grimace à l’amant rebelle.
Pendant qu’elle assure ses arrières il la boit du regard, s’alcoolise de la moindre goutte d’elle. Quand elle desserre son emprise, il craint déjà la gueule de bois, celle qui va le clouer au lit lorsqu’ils devront se séparer.
Karma le trouve ridicule, il dit qu’il perd la tête, qu’il exagère. D’après lui Misty c’est un rêve à la couleur d’arcane, ça fait envie mais pour un fauché comme lui c’est inaccessible.
Le jour où il voudra faire un sondage sur le taux de réussite de sa vie amoureuse il saura vers qui se tourner mais pour l’instant monsieur-le-juge-frustré de mes couilles, je t’ai pas sonné !

Ses doigts lui tombent des lèvres, elle se détourne de lui comme s’ils étaient les comédiens d’une tragédie romantique. Il marche dans les pas de son désespoir en rechignant à accepter la distance qu’elle s’obstine à mettre entre eux, même là, dans sa chambre.
S’il n’était pas obnubilé par la Wicke, il prendrait la mesure de la richesse de ces cinq "petites" lettres. Elle foisonne du mur au plafond, c’est plus grandiose que tout ce qu’il n’a jamais connu. Ça dépasse même la limite de son imaginaire et pourtant il y est insensible.
Parce qu’elle est là, elle absorbe et réfléchit la lumière comme du cristal. Son adoration est exubérante, tous ses regards sont des sérénades. Il s’époumone de ses louanges amoureuses et il a l’impression qu’elle aussi se met à chanter pour lui.
Le désir ondule entre eux, il a la courbe d’une flamme et danse dans l’air à la manière des cendres en tombant sur eux comme une pluie de dépôts suaves.
C’est une course au rapprochement qu’ils mettent en scène là, elle recule quand il avance, elle fuit pour de faux et lui chasse pour de vrai. Quand elle ne peut plus fuir, piégée entre le mur et le bruit d’allumette que fait sa bouche en se frottant à sa peau, comme s’il essayait d’y mettre le feu, il entend « Non ! »
Ce frein inattendu lui fait l’effet d’un gond frappé trop près de la tête. L’esprit sonné, il la dévisage avant de comprendre qu’elle lui donne la réponse à une question qu’il a déjà oublié.
Il essaie de se la remémorer mais c’est compliqué avec la vision d’elle nue dans ses bras qui s’est imposée aussi naturellement que cette envie constante d’avoir le sucre de ses soupirs qui lui fondent sur la langue.
Il se souvient ! Le fiancé, elle ne l’aime pas.
Il devrait se sentir soulagé mais il était déjà persuadé que le palpitant de la reine célestienne est habité par un autre homme et par un autre, il entend lui !
Et pourtant elle lui échappe, encore, pour poursuivre sa construction de rempart. « Tu sais bien comment ça fonctionne. » Non et ça le fout en l’air. « Je peux être aussi avisé que tu veux. » C’est le moment d’avouer qu’il sait pas ce que ça veut dire mais comme ça a l’air d’être ce qu’elle veut, il est pas trop sûr de se planter. « Je fais des bonnes études. » C’est plus ou moins… Bon ok, c’est complètement faux mais c’est qu’un détail. « Je viens d’une bonne famille. » Ils sont tous cools, ça c’est vrai ! Même Karma l'oiseau de mauvais augure, il est génial les jours où il a rien à lui reprocher. C'est pas si souvent mais ces rares moments sont d'une qualité extraordinaire. « Je suis aussi un mage. » Être un mage ça veut dire, faire de la magie non ? Il fait des illusions, ça rentre dans la définition. « Et moi je tiens vraiment à toi. — Tu ne me connais même pas ! — C’est faux ! » S’insurge-t-il en la regardant droit dans les yeux comme s’ils contenaient à eux seuls tous les arguments pour la contredire. Techniquement il a pas besoin d’en donner, ça peut pas s’expliquer ce qui se passe entre eux, ça se sent et ça se vit. Il sait qu’elle sait mais sa position l’empêche d’accepter de le voir.
« Je t’ai déjà dit que j’dirai rien. » Trop préoccupé par l’idée de la rassurer il oublie de se vexer.
On ne te croirait pas de toute façon.
« Attends, tu m’as pas dit que c’était Romance ! » Le type parfait, ouais, parfaitement connard. Il le déteste pour avoir brisé le coeur de Misty et pour y avoir eu sa place.
Il aurait préféré que ça soit un gars pour qui elle a jamais eu de sentiment, mais non. C’est le pacifieur puissant contre l’énorme mytho qu’il est.
« J’suis une incartade moi ?! » Minuscule en plus qu’elle a osé dire ! « Si on fait le point sur notre relation, j’suis le gars que tu te tapes jusqu’à ce que tu trouves mieux ? » Misty Wicke, le fantasme féminin qui cultive l’intérêt sans jamais le rendre. — C’est ce qui se dit à Célestia mais il s’est jamais senti concerné par leurs avertissements, pour eux ça a été rapide, évident. Ils ont pas eu besoin de s’embarrasser du poussiéreux code des « bonnes manières » pour se plaire.
Et même s’il avait voulu l’appliquer, il en connaît pas une ligne !
Mais maintenant, elle le fait douter.
Est-ce que ce que cette attraction est l’invention de l’arcastigma ?
Il ne veut pas y croire.
« Tu mens. » Objecte-t-il avec une force de conviction qui cette fois-ci, manque d’aplomb. Il tâtonne la surface de la réalité un peu comme s’il essayait d’échapper à une terreur nocturne. Depuis qu’il est malade les hallucinations visuelles et auditives font partie de son quotidien, le plus souvent c’est aussi fou qu’un mauvais rêve. C’est illogique, parfois traumatique mais ça dure le temps d’une longue apnée seulement.
Misty, si elle n’est pas réelle a battu tous les records de sa vésanie.
« Nous deux ça existe. » L’affirmation vacille, il a espoir qu’elle le corrige avec ses certitudes. Qu'elle soit traversée par ce frisson cardiaque, le même qui réside en lui comme un organe depuis le premier sortilège qu'ils se sont jetés. Celui des âmes soeurs, une nouvelle croyance qu'il pensait légende. Mais il ne peut plus nier, pas quand ses sentiments sont témoins d'une telle magie. « J’ai toujours envie d’être avec toi. » Il reprend de l’assurance, car de ça il est sûr. « Y’a que toi. » C'est dit avec une telle urgence qu'il s'essouffle, comme si tout son être avait pris de l'élan avant de lui jeter son coeur à la figure.
Il n'y tient plus.
Sa bouche écrase un manque vorace, il l'épuise dans son baiser, réduit son influence en le laissant exploser. Il entre en éruption et l'abîme d'un désir fauve, les dents subissent un choc. Son rouge à lèvres est effacé, remplacé par une nouvelle teinte qu'il pourrait renommer morsure. Toutes les émotions abondent de leur connexion, l'inondent tout entier. Il n'est plus vraiment là, il est sous les effets de sa dose.
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MessageSujet: Re: decrescendo (locke)   decrescendo (locke) EmptyVen 21 Avr - 16:01

— Arrête un peu, je n'ai pas le temps pour ces billevesées! ce n'est pas qu'elle n'y croit pas, ou plutôt si, c'est p r é c i s é m e n t le problème, il exagère, pousse la flatterie et les discours d'adoration plus loin qu'elle ne le demande - - elle ne peut nier pourtant que c'est aussi ce qu'il lui a plu, ses regards sur elle, cette obstination à la conquérir quand bien même elle ne lui facilitait pas la tâche. C'est offensant, c'est ce qu'elle dit, indigne d'un gentlemen, mais des garçons bien comme il faut, galants, prévenants, parfaitement respectueux des convenances, elle en a connu. Elle s'est parfois amusée à leur faire tourner la tête, s'est lassée de leurs bonnes manières. Avant lui, elle les a tous eu, tous ceux qu'elle voulait, même le plus irréprochable d'entre eux n'a su toucher ce que le jeune homme éveille en elle, tous sans exception finissent pas être décevants. Même Romance. Surtout Romance. Ou bien ils sont charmants, nobles et coureurs ((ET ELLE PLEURE!)) ou bien ils sont fats, vains, impuissants ((ET ELLE PLEURE!)) ou bien encore ils sont idiots, collants, mous ((ET ELLE LES FAIT PLEURER!)) ; on l'a dit p i c k y mais elle estime mériter p l u s, mériter l'idéal.

Ce n'est pas sa faute si les hommes ne naissent pas égaux, on l'a élevé avec des principes d'excellence, ne jamais se contenter de la deuxième place lorsqu'on vise la première, ne jamais partir v a i n c u e, ne jamais craindre de réclamer ce qui lui revient de droit et de naissance. Aujourd'hui, toutes ces jolies leçons se retournent contre eux, Misty ne pardonne pas à l'amour mièvre, les passions incertaines la mortifient, les idylles tièdes ne lui suffisent pas, elle veut des portes qui claquent, des sérénades sous son balcon et, comble de l'indécence, un homme qui vient la trouver en cachette pour la voler à celui qu'on lui destine en public.

Alors, lorsqu'il s'offusque de ses déclarations, elle se sent presque un peu coupable, mais la vulgarité dont il fait preuve pour condamner son outrage l'empêche de lui présenter quelques excuses. Elle fulmine au contraire d'un comportement qu'elle juge totalement i n a p p r o p r i é, surjoue néanmoins le choc, plus indignée qu'il ose le prononcer à voix haute que par les mots eux-mêmes. — Je ne me « tape » personne! Les lèvres s'ouvrent grands, les sourcils s'arquent si hauts qu'ils frôlent sa frange, le ton est s c a n d a l i s é - - ne sait-il donc pas à qui il s'adresse? — Et de toute manière je ne dois aucune explication! Crois-tu pouvoir venir m'importuner ainsi chez moi et m'imposer tes exigences? Romance ou un autre, ce n'est pas la question- prétend-t-elle comme si cela n'avait en effet pas la moindre importance, peut-être arrivera-t-elle à s'en convaincre si elle se le répète assez. — Ne te suffit-il pas que j'ai exprimé le souhait de ne plus te voir? Qu'importe mes sentiments, ma parole est engagée, règle-toi là-dessus. Malgré la juste horreur que ces vœux lui inspirent elle sait déjà ne pouvoir aller à l'encontre de ce que son rang de celestienne lui incombe, pour la première fois peut-être, une pointe de regret sert sa poitrine, jamais jusqu'alors elle n'avait remis en question les décisions de ses géniteurs. Non. C'est faux. C'est bien arrivé, une fois.



pleurant sur son linceul
noir et argent
un adieu au vide
face à ce corps a b s e n t




Il l'accuse de mentir, c'en est trop, elle e n r a g e, la pupille se teinte d'un acier tranchant, violente est la bourrasque qui rouvre la porte-fenêtre - - lui ordonnant de sortir avant qu'elle ne déchaîne sur lui la force d'un mistral glacial. Mais il n'écoute pas, il n'écoute jamais, il revient à la charge armé d'un argumentaire chancelant. Il doute lui-même de sa légitimité à s'opposer à cette union, à la distance qu'elle projette de mettre entre eux, mais lorsqu'il réaffirme sa dévotion t o t a l e elle se sent faiblir à son tour.

Les rafales hurlantes deviennent brises chantantes à ses tympans, de chaudes alizées caressant les bras qu'il referment autour de sa taille, sur sa nuque qu'il attire à lui en un besoin pressant. Sans même y penser elle se laisse happer dans ce baiser, éprouve cet étourdissement dont on est victime devant un précipice, une impression de sombrer, elle sent la fusion de leurs lèvres jusque derrière sa tête. Ses nerfs se tordent dans la douce chaleur de leurs souffles mêlés, elle tente de se réanimer de son oxygène car il lui laisse à peine le temps de respirer, déjà sa bouche part de nouveau à la rencontre de la sienne. Elle ne peut plus parler tant le désir la trouble - - elle s'agite, devient brûlante, d é s o r d o n n é e, furieuse sous la pulpe de ses doigts: ainsi le repousse-t-elle vaillamment (pense-t-elle), marque sa joue d'une g i f l e le forçant à détourner le regard de son visage rougit par la honte, la colère, l'envie de lui.

— Lâche-moi. objecte-t-elle en digne femme du monde, mais déjà elle se contredit, retournant vers lui à peine a-t-il desserré son étreinte, la voilà b e s t i a l e m e n t éperdue de ce contact, au diable la raison! Il n'y en a pas, n'y en a jamais eu lorsqu'elle le touche, l'embrasse, l'attire près d'elle, il y a du contre-nature, de l'insurrection par excellence contre l'ordre établi, le crime à la raison, il y a la fausse note dans la musique des sphères, l'échec de tout plan, le juste délice de l ' i n a t t e n d u. Le conflit des mots et des gestes, chaque fois qu'elle s'ordonne de reculer elle se colle un peu plus fort contre son corps, veut deviner ses membres frémir avec les siens.

Il répond à son désir en l’étreignant si fort qu’elle sent ses os craquer. Elle lui dit en riant : — Tu m’étouffes. alors qu'un sentiment d'abandon l'envahit, elle bascule sur le lit à baldaquin immense trônant au centre de la pièce, elle parvient à peine à libérer juste assez d'espace entre eux pour se hisser sur un coude, le surplombant légèrement, ses longues mèches viennent chatouiller le bout de son nez, former des lianes glissantes le long de sa mâchoire. De ce parfait moment de tendresse elle pourrait s'éprendre pour toujours, elle se surprend de ne penser à rien d'autre qu'à lui, allongé sur son lit, pas même pas à toutes les personnes du manoir qui pourraient les surprendre d'une minute à l'autre. Ils sont si nombreux qu'elle s'étourdirait de les compter et sa tête lui tourne déjà, parce qu'elle s'e n i v r e de sa présence, refuse d'y renoncer bien que c'est ce qu'on attend d'elle. — C'est vrai... admet-t-elle du bout des lèvres — Nous deux ça existe. Et elle ne sait pas vraiment ce que cela veut dire, ni tout ce que ça implique. — Mais ça ne devrait pas, tu es là et maintenant je ne sais plus ce que je veux. Elle craint en vérité de ne le savoir que trop bien.
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